La qualité de l’air est un enjeu de santé publique.
La présence de certains gaz doublée d’un taux élevé de particules fines et ultra-fines dans l’air représentent un facteur de risque sanitaire. Selon une étude de Santé publique France[1], près de 40.000 décès sont attribuables chaque année à une trop forte exposition aux particules fines (PM2,5 dont le diamètre est inférieur à 2,5 µm) et 7.000 décès au dioxyde d’azote. Sachant que le diamètre d’un cheveu fait 60 µm, ces particules sont 24 fois plus petites et pénètrent dans le corps. Par exemple, les PM2,5 altèrent la santé respiratoire et cardiovasculaire.
Certaines de ces particules sont issues de la combustion des énergies fossiles et proviennent de sources multiples, dont le trafic routier, mais également le chauffage résidentiel ou le chauffage au bois.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) préconise[2] des nouveaux seuils de référence pour les six principaux polluants atmosphériques, seuils qui sont parfois d’ores et déjà dépassés. Pour s’aligner plus étroitement sur ses recommandations en révisant les directives sur la qualité de l’air ambiant en 2022, la Commission européenne vient de présenter sept scénarios et ouvre une consultation publique[3] .
Face à cet enjeu de santé publique, la France a été condamnée par le Conseil d’État et la Cour de justice de l’Union européenne pour non-respect de ces valeurs limites.
Des associations équipent les voiries de capteurs permettant d’alerter en cas de dépassement des normes. ATMO[4]a ainsi lancé une carte interactive d’indice de l’air au niveau national[5]. En 2021, la 7e journée nationale de la qualité de l’air est programmée le 14 octobre[6].
Une recherche expérimentale[7] à l’Université Gustave Eiffel démontre que des particules sont également produites et émises hors pot d’échappement des véhicules. Le freinage, les pneus ou leurs contacts avec la chaussée émettent également de nombreuses microparticules.
Les zones à faibles émissions (ZFE)[8] ne sont pas à zéro émission.
Le problème est, comme toujours en mobilité, systémique et complexe. Mais le défi est gigantesque : éliminer les véhicules thermiques, développer les ZFE et, avant tout, rationaliser le système des transports tout en privilégiant les mobilités actives et partagées.
Pour la lettre R, ce sera la prochaine fois.
Guillaume Uster
Université Gustave Eiffel, conseiller scientifique i-Viatic
[1] https://www.ecologie.gouv.fr/politiques-publiques-reduire-pollution-lair
[2] https://www.ineris.fr/fr/ineris/actualites/qualite-air-organisation-mondiale-sante-oms-communique-nouvelles-lignes
[3] https://ec.europa.eu/info/law/better-regulation/have-your-say/initiatives/12677-Qualite-de-l%E2%80%99air-revision-de-la-reglementation-de-l%E2%80%99UE_fr
[4] Associations de surveillance de la qualité de l’air
[4] https://www.atmo-hdf.fr/decouvrez-les-dernieres-actualites/676-atmo-france-lance-une-carte-d-indice-de-l-air-nationale.html
[6] https://www.ecologie.gouv.fr/inscrivez-votre-projet
[7] https://jtr.ifsttar.fr/fileadmin/contributeurs/JTR/Annee_2021/Presentations_2021/session_1/2-5-B-Muresan_et_al_eJTR_2021.pdf
[8] Les zones à faibles émissions (ZFE) constituent un outil réglementaire dont dispose les communes pour lutter contre la pollution émise par le trafic routier, définissent des espaces où la circulation de certains véhicules est différenciée selon leur niveau de pollution