L’une des définitions du mot « usage » par le CNRTL[1] du CNRS est la suivante : « Fait de se servir de quelque chose, d’appliquer un procédé, une technique, de faire agir un objet, une matière selon leur nature, leur fonction propre afin d’obtenir un effet qui permette de satisfaire un besoin. »
Nous parlerons ici des nouveaux usages dans le domaine des mobilités et non des différentes définitions issues de la sociologie, de la psychologie ou d’autres disciplines scientifiques.
C’est évidemment le digital qui a permis le développement de nouveaux usages dans les systèmes de transport, comme le partage d’une place dans un véhicule ou le véhicule lui-même, ou bien l’emprunt d’un objet individuel de déplacement, vélo ou trottinette.
Qui dit « usages », dit « usager » et pas uniquement des transports publics, disons plutôt « utilisateur ».
La démarche de conception centrée sur l’utilisateur[2] repose sur le fait que ce sont les utilisateurs les mieux placés pour évaluer et utiliser un produit. Son développement est en effet porté par les besoins et exigences des utilisateurs finaux, plutôt que par les seules technologies.
Si cette démarche semble réservée à la conception informatique et aux interfaces homme-machine, et s’appuyant sur une norme[3], elle mériterait d’être adaptée à l’innovation dans les mobilités. Elle repose en effet sur une participation active des utilisateurs dans une co-conception multidisciplinaire.
Cependant, le mot « usages » a une connotation trop « sciences humaines et sociales », pouvant être mal comprise par le monde des technologies. Il est donc difficilement appropriable.
Un mot plus pertinent, qui laisse entendre à la fois une adaptation aux utilisateurs et un modèle économique, qui peut reposer sur des technologies de rupture, sur du low tech, voire sur de l’innovation organisationnelle : c’est le terme pluriel « services ».
En synthèse, les services innovants de mobilité devraient toujours être centrés sur l’utilisateur et co-construits avec les parties prenantes de l’écosystème : citoyens, entreprises et acteurs publics.
Pour la 2e version de la lettre V, la 1ère ayant été V comme Viatic, ce sera pour la prochaine fois.
Guillaume Uster
Université Gustave Eiffel, conseiller scientifique i-Viatic
[1] Centre national de ressources textuelles et lexicales https://www.cnrtl.fr/definition/usage
[2] https://fr.wikipedia.org/wiki/Conception_centrée_sur_l’utilisateur
[3] La norme ISO 9241-210 définit 5 critères d’application et de mise en œuvre de la démarche :
- La prise en compte en amont des utilisateurs, de leurs tâches et de leur environnement,
- La participation active des utilisateurs, garantissant la fidélité des besoins et des exigences liées à leurs tâches,
- La répartition appropriée des fonctions entre les utilisateurs et la technologie,
- L’itération des solutions de conception, jusqu’à satisfaction des besoins et des exigences exprimés par les utilisateurs,
- L’intervention d’une équipe de conception multidisciplinaire, visant une expérience utilisateur optimale.