Les objectifs de réduction des émissions de CO2 s’expriment en pourcentage, mais parfois c’est le chiffre zéro qui est recherché… Ce n’est pas que de la mobilité, mais l’aménagement du territoire en est partie prenante et la réflexion doit être, comme toujours, systémique pour les infrastructures et les mobilités.

Dans le domaine de l’urbanisme, c’est le ZAN, Zéro Artificialisation Nette : construire la ville sur la ville, densifier sont les maîtres mots. Les décrets relatifs à la limitation de l’artificialisation des sols, en application de la loi « climat et résilience », ont été publiés (voir le dossier sur la gazette des communes[1]). Issus de la loi « climat et résilience », les deux décrets sur l’artificialisation des sols, parus le 30 avril 2022, inquiètent au sein des collectivités. Leur complexité (14 types de couvertures – des zones imperméables bâties aux formations arborées de feuillus – et 17 catégories d’usage des sols – des usages agricoles, routiers ou de service logistique), laisse planer le risque de nombreux contentieux. Pour l’atteinte de la neutralité carbone, la Fabrique de la cité a produit une note[2] de propositions montrant le lien à construire entre les enjeux de stockage de carbone dans les sols inclus dans la Stratégie nationale bas carbone (SNBC) et l’artificialisation des sols du ZAN.

Le ZLEV pour zero- and low-emission vehicles[3] est un système incitatif mis en place par l’Europe pour encourager et contraindre les constructeurs automobiles à décarboner leur production. J’avoue ne pas avoir bien saisi toutes les subtilités des calculs avec, en bonus, un système de super crédit jusqu’en 2022 pour les véhicules émettant moins de 50 g CO2/km…

Pour la qualité de l’air c’est la ZFE (Zone à faible émission). Erreur da ma part, ce n’est pas zéro émission, c’est une émission faible… En février 2022, la ville de Paris vient de reculer à 2024 l’interdiction des véhicules les plus polluants sur son territoire. Les VUL (Véhicules urbains légers) ou camionnettes d’artisans ou de société réalisant des interventions dans le centre, ne seront finalement pas toutes « propres » à brève échéance. « Il ne faut pas que la ZFE soit une zone de forte exclusion », disait Damien Castelain, président de la Métropole européenne de Lille[4]. Il prône une concertation citoyenne et des possibilités de dérogation d’ici la mise en œuvre au 1er janvier 2025.

Pour les lettres Y et W, ce sera pour la prochaine et… dernière fois.

Guillaume Uster, Conseiller scientifique d’i-Viatic